Martin Hirsh invente la prime de subsistance!

Publié le par comet

(Article publié sur Marianne) Le gouvernement a versé ce week-end une prime de solidarité censée permettre à 3,8 millions de ménages de survivre en ces temps de crise.

(photo : Greefus Groinks - Flickr -cc)


Voilà qui devrait réjouir tous les « crève-la-faim » de France et qui s’inscrit dans la droite ligne de la pauvreté durable. Une prime exceptionnelle destinée à 3,8 millions de ménages et d’un montant fixe, 200 euros. Cerise sur le gâteau, ce n’est même pas la peine d’en faire la demande, elle est apparue sur votre compte en banque comme par magie le 5 avril.

Rien à voir avec le RSA selon les services du Premier Ministre, « c’est une mesure du plan de relance qui bénéficie à un public plus large ». En effet, cette prime est destinée à 3,8 millions de ménages tandis que le RSA n’en concerne que 3,5 millions. Les futurs « indemnisés actifs » du RSA ne sont donc pas les seuls pauvres, la preuve par les faits ! C’est le gouvernement lui-même qui en prend acte avec la distribution de masse de cette prime de solidarité.

300 000 ménages hors-jeu !
De deux choses l’une, soit le futur dispositif RSA ne correspond pas à la réalité de la pauvreté dans le pays, puisqu’il ne s’adresse pas à tous ceux qui sont reconnus comme pauvres, soit le budget qu’il lui est alloué est effectivement trop restreint et c’est 300 000 ménages qui vont rester sur la touche. Probablement une manière de lutter contre la pauvreté pour « le Président de la République qui  a souhaité accélérer cette réforme pour répondre à la crise économique. ». Dommage pour les exclus d’office, le ticket gagnant à la grande loterie de la pauvreté, ce sera peut-être pour la prochaine fois !

Dernière contradiction, quoique finalement très cohérente avec une politique capitaliste primaire, celui qui se fait le chantre de la fin des politiques d’assistanat met en place une mesure qui incarne précisément tout le contraire. Plutôt que de privilégier une réelle politique de relance par la demande en favorisant une rémunération juste et équitable du travail, on distribue des « biftons » aux plus pauvres en espérant que ça suffira pour calmer les ardeurs revendicatives du printemps. Une façon, vieille comme le monde, d’acheter la paix sociale en ces temps de crise ! 


Quand le pain manque dans les assiettes, le Roi vacille !
Au lendemain du G20 dont les médias nous disent (l'Humanité mise à part) qu'il a refondé le capitalisme international en rééquilibrant les rapports de force entre travail et capital, il est bon de mettre en perspective la politique de Martin Hirsh et de Nicolas Sarkozy avec les enseignements du père fondateur de l’économie moderne, Adam Smith.  Afin d’assurer la pérennité du système,  ce dernieri prônait un salaire de subsistance permettant d’assurer ses besoins physiologiques ainsi que ceux de sa descendance. Les beaux discours de Hirsh et les traductions hasardeuses de Sarkozy n’y changeront rien, ce chèque 200 euros est bel et bien une aide de subsistance, ni plus, ni moins…  

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