Hirsch pour un RSA jeunes ?

Publié le par comet

(Publié sur Marianne) La commission Hirsch sur la jeunesse arrive dans sa dernière ligne droite. Avec à la clé l'hypothèse du retour du RSA jeune par la petite porte. Contactés, les services de Martin Hirsch se refusent à tout commentaire.

Dans un précédent article, nous affirmions que le RSA était pire que le RMI. D'une part, ce soi-disant nouveau dispositif n'inventait rien en terme d'incitation à l'emploi. D'autre part, il aggravait les risques d'une pauvreté durable. Et voilà que dans une version préliminaire du livre vert - le résultat de la commission Hirsch sur la jeunesse - la question de l'ouverture des droits au RSA pour les jeunes de 18 ans semble de nouveau se poser.  

« L’accès de tous les jeunes au droit commun doit être garanti avant d’envisager des dispositifs spécifiques ». Faut-il lire entre les lignes qu'il s'agit de permettre à des jeunes de bénéficier du RSA, entre autres ? A y regarder de plus près, la réponse est floue. Il s'agit apparemment de permettre aux jeunes de profiter des mêmes droits que les autres quant au logement, à l'éducation et à la formation, à la santé, ou encore à la citoyenneté. En l'occurrence, les droits liés à la citoyenneté sont évoqués dès l'âge de 16 ans, dans le cadre d'un processus actif. Concernant les autres domaines, les jeunes ont tendance à ne pas jouir de ces droits en raison de difficultés de revenus. On y vient...  

Alors, que laisse entendre exactement cette version préliminaire du livre vert quant aux revenus ? « On retrouve également des discriminations dans l’accès aux dispositifs de politique de l’emploi et de redistribution dont la justification est mal assurée. » On pourrait ainsi en déduire qu'il faut revoir les barrières d'âge sur le dispositif phare de Martin Hirsch permettant selon lui de décrocher ou retrouver un travail plus facilement : le RSA. Mais le compte-rendu poursuit : « la question de l’accès des jeunes aux minima sociaux a notamment été au cœur des travaux de la commission. » Et point de précisions supplémentaires.  

Conclusion, une problématique « au coeur des travaux » mais qui reste finalement  en suspens, chacun pourra donc y voir ce qu'il voudra. Ben oui, on comprend bien que le sujet suscite des polémiques. Et pour le Haut commissaire qui disait le 19 mai ne pas vouloir s'engager au delà de la concertation, il est peut-être question d'apparaître consensuel afin de ne pas se fermer de portes. En effet, certaines langues bien pendues disent que celui qui se fait appeler Monsieur le ministre à l'assemblée nationale serait sur le départ à compter du mois de septembre. Une question demeure: vers où ? 

Retrouvez cet article sur le site de Marianne 

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